Le criminel allemand Armin Meiwes, surnommé le "cannibale de Rotenbourg", a été condamné à la réclusion à perpétuité mardi par le Tribunal de grande instance de Francfort (centre-ouest) à l'issue de son second procès.
• Thomas Lohnes (AFP/AFP/DDP/Archives - mardi 9 mai 2006, 19h57) Perpétuité pour "le cannibale de Rotenbourg", rebondissement possible
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FRANCFORT (Allemagne), 9 mai 2006 (AFP) - L'Allemand Armin Meiwes, alias le "cannibale de Rotenbourg", a été condamné à la prison à perpétuité pour assassinat à l'issue de son second procès mardi, une affaire sans précédent dans l'histoire de la justice criminelle allemande.
Meiwes, un ancien soldat et informaticien de 44 ans, a été reconnu coupable par le Tribunal de grande instance de Francfort (centre-ouest) d'avoir châtré, assassiné, éviscéré et consommé en partie Bernd Brandes, un ingénieur berlinois consentant de 43 ans.
Les juges ont suivi le plaidoyer du parquet qui avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, retenant le caractère prémédité du meurtre. Ils ont estimé que Meiwes avait tué sa victime pour des mobiles sexuels et troublé la paix du défunt en le mangeant.
Après une première condamnation à huit ans et demi de prison, prononcée en 2004 pour meurtre sur demande, la défense et l'accusation s'étaient livrées à une bataille juridique en raison du consentement présumé de la victime.
L'affaire à caractère sensationnel et pervers, qui a eu un énorme retentissement médiatique, pourrait encore rebondir, les avocats de Meiwes ayant annoncé leur intention de se pourvoir en cassation devant la Cour fédérale allemande de justice, au motif que le consentement de la victime empêchait une condamnation pour assassinat.
La défense espérait une peine maximale de cinq ans de prison, soutenant comme lors du premier procès en 2004, la prise en compte du chef d'accusation de meurtre sur demande.
Meiwes, qui avait attiré sa victime en passant une petite annonce sur internet sous le pseudonyme de "Frankie", a rejeté le chef d'accusation d'assassinat mais s'est montré impassible à l'annonce du verdict.
Le 9 mars 2001, il avait reçu chez lui à Rotenbourg (ouest) Bernd Brandes, qui s'était porté volontaire pour être tué et mangé. Il lui avait tranché le pénis à sa demande. Les deux homosexuels avaient tenté en vain de le manger frit.
Meiwes avait fini par tuer la victime agonisante d'un coup de couteau dans la gorge, l'avait découpée devant une caméra avant de la consommer partiellement, petit à petit, pour satisfaire son propre désir sexuel. Il a affirmé ne pas avoir su que la victime était vivante quand il l'a achevée mais la vidéo qu'il a lui-même tournée prouve le contraire, selon le tribunal.
Un "assassinat particulièrement pervers", a relevé le président du tribunal, Klaus Drescher, qui a qualifié Meiwes de "psychiquement malade" bien que considéré pleinement responsable pénalement de ses actes.
Pour Meiwes, qui a développé très tôt ses fantasmes de cannibalisme, la chair masculine est "fétiche", selon M. Drescher.
Meiwes, qui a dit avoir agi à la demande de sa victime consentante, avait lui-même reconnu la plupart des faits dès son arrestation en décembre 2002 après qu'un étudiant eut alerté la police.
Après les faits, il avait en effet continué à traquer des victimes potentielles sur la toile.
Perçu par ses voisins comme cordial et soigné, aimant à engager la conversation et jouant volontiers avec les enfants, il avait dit récemment regretter son acte.
En avril 2005, la Cour fédérale allemande, saisie d'un pourvoi en cassation par le Parquet qui jugeait le verdict trop clément, avait ordonné un second procès.
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